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Hugo | Par Jean-Luc Nancy

Tu insistais : une « foi » doit comporter une assurance sur l’au-delà de la mort.
Je résistais, nous discutions.
Pour aujourd’hui j’ai choisi trois citations.

Au demeurant, je suis condamné à disparaître, définitivement, et seul quelque instant de moi pourra survivre dans l’autre. Peu à peu, je lui cède tout, bien que je me rende compte de sa manie perverse de tout falsifier et magnifier. Spinoza comprit que toute chose veut persévérer dans son être; la pierre éternellement veut être pierre et le tigre un tigre. Mais moi je dois persévérer en Borges, non en moi (pour autant que je sois quelqu’un); toutefois je me reconnais moins dans ses livres qu’en beaucoup d’autres ou que dans le raclement laborieux d’une guitare.
Borges

Au moment voulu :
Obscurité vacillante où j’ai eu à supporter la plus grande douleur et cependant rencontré le moment le plus vrai et le plus joyeux comme si je m’étais heurté non pas à la vérité froide mais à la vérité devenue la violence et la passion de la fin.

Dans Invasion :
Vous vous sentez seule ? Puis-je me joindre à vous avec mon silence ?
– Oui, je crois.

Jean-Luc Nancy
Texte lu lors de la cérémonie d’incinération de Hugo Santiago, le 7 mars 2018

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