Espace Maurice Blanchot

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Colloque de Louvain

Mercredi 16 mars 2005

Matinée

9h00 : ouverture du colloque par le Professeur Heinz BOUILLON, Doyen de la Faculté de philosophie et lettres

Présidente de séance : Myriam WATTHEE-DELMOTTE (F.NR.S. / U.C.L.)

9h30 : Michel LISSE (F.N.R.S. / U.C.L.) :

Maurice Blanchot, Jacques Derrida : lectures croisées

Michel Lisse est chercheur qualifié du Fonds National de la Recherche Scientifique et chargé de cours à l’UCL où il dirige le Programme de Recherche en Philosophie de la Littérature (PROPHILE). Licencié en philologie romane, puis en philosophie, docteur en philosophie et lettres, il se spécialise depuis plusieurs années dans l’étude de l’œuvre de Jacques Derrida. Il a participé aux colloques de Royaumont (1990) et de Cerisy (1992) consacrés à ce dernier. En 1995, il a organisé un colloque international intitulé Passions de la littérature. Avec Jacques Derrida dont les actes ont été publiés sous sa responsabilité chez Galilée en 1996.Théoricien et philosophe de la littérature, sa thèse doctorale a porté sur la problématique de la lecture. Le premier volume de celle-ci est paru chez Galilée en 1998 sous le titre L’expérience de la lecture. 1. La soumission ; le second, intitulé L’expérience de la lecture. 2. Le glissement, en 2001. Il est également Président de l’Institut de littérature de l’U.C.L. depuis septembre 2002. Il a dirigé avec Cécile Hayez le collectif Apparitions de l’auteur (Peter Lang, 2005).

Sa communication repose sur l’hypothèse d’une double lecture croisée : par leurs lectures de Celan, Derrida et Blanchot se commentent secrètement.

10h30 : Frank VANDE VEIRE (Hogeschool Gent) : Une impossibilité impure. Mort et quotidienneté chez Blanchot et Heidegger

Frank Vande Veire est agrégé de philosophie (K.U.Leuven). Il est professeur à l´Academie des Beaux-Arts de Gand. Il a publié sur l´art, la litterature et la philosophie.

Livres:

De geplooide voorstelling. Essays over kunst (1997): « La representation pliee », un recueil d´essais sur l´art contemporain ;

Als in een donkere spiegel. De kunst in de moderne filosofie (2002): livre consacré à la philosophie de l´art de Kant à aujourd´hui ;

A paraître : Neem en eet, dit is je lichaam. Over genot en intimidatie (2004): livre consacré à l’hédonisme contemporain

Pour Heidegger l´homme est pur possibilité, ce qui se montre surtout dans sa relation à la mort. La possiblilité s´avere être une impossibilité. Mais d’après Heidegger l´homme authentique est capable d´assumer cette impossiblité, devenue dès lors possible pour lui. Blanchot diffère sur ce point de Heidegger en ceci que la mort comme possibilité de l´impossiblité est encore trop heroïque pour lui…

11h30 : pause-café

11h45 : Annelies SCHULTE-NORDHOLT (Universiteit Leyde) : L’instant de ma mort : le témoignage par le biais de la fiction

Annelies Schulte Nordholt enseigne à l’Université de Leyde, aux Pays-Bas. Sur Maurice Blanchot, elle a publié une monographie,  Maurice Blanchot. L’écriture comme expérience du dehors (Droz, Genève,1995) ainsi qu’un recueil collectif, Het wakende woord. Literatuur, ethiek en politiek bij Maurice Blanchot (Annelies Schulte Nordholt, Laurens ten Kate & Frank VandeVeire, eds., SUN, Nimègue, 1997). Elle est également l’auteur d’un essai sur Proust (L’Harmattan, Paris, 2002) et d’articles sur la littérature contemporaine. Ses recherches actuelles concernent la mémoire de la Shoah chez les romanciers de langue française nés après 1945.

Par son contenu nettement autobiographique, le dernier récit de Blanchot semble aller à l’encontre du dogme blanchotien qui considère l’autobiographie comme un genre inférieur au roman. Dans « Demeure », Derrida en vient à désigner ce texte comme un véritable témoignage, et qui plus est, comme la preuve patente que Blanchot était « du bon côté » pendant l’Occupation. Cependant, lors du colloque sur Blanchot de 2003, à Paris, plusieurs commentateurs, dont Jacques Lecarme, sont allés à l’encontre de cette interprétation, soutenant la thèse de la fiction : L’instant de ma mort se présente comme un récit sans aucune prétention à l’autobiographie. Dans mon analyse, je m’interrogerai d’abord sur le statut des éléments autobiographiques chez Blanchot : c’est ce que j’appellerai « le paradoxe du biographique » dans son œuvre. Si L’instant de ma mort  témoigne de quelque chose, il témoigne non d’un passé de résistant, mais de l’expérience du « pas au-delà », de la presque mort. Je ferai à l’appui une lecture autotextuelle du récit, le rapportant notamment à un texte déjà ancien sur Mallarmé, « L’expérience d’Igitur », qui tourne également autour de « l’instant de ma mort ».

Après-midi

14h30 : Christophe BIDENT (Université de Paris VII) : Reconnaître la mort

Christophe Bident est maître de conférences à l’Université Paris 7 – Denis Diderot. Il y enseigne la littérature française contemporaine et le théâtre contemporain (histoire, théorie, pratique).

Il a publié trois livres, Maurice Blanchot, partenaire invisible (Champ Vallon, Seyssel, 1998), Bernard-Marie Koltès, Généalogies (Farrago, Tours, 2000) et Reconnaissances (Calmann-Lévy, 2003). Et, en collaboration avec Barbara Stehlé-Akhtar, Djamel Tatah (Paris-Musées/Actes Sud).

Il a publié de nombreux articles, notamment dans EuropeLignes, Magazine littérairePoétique, Ralentir TravauxLes Temps modernes, ainsi que dans des revues étrangères (en anglais, espagnol, grec, japonais, russe).

Il a dirigé différents numéros de revue et des volumes collectifs (récemment, en codirection avec Pierre Vilar, Maurice Blanchot, récits critiques, Farrago, Tours, 2003).

Metteur en scène, il a dirigé pendant sept ans la compagnie du Théâtre de l’aube. Il a surtout monté des textes contemporains (Beckett, Cixous, Duras, Koltès, Ryga, Surya) et, dans le domaine classique, Molière et Marivaux.

Maurice Blanchot et Jacques Derrida n’ont cessé d’écrire « pour les morts ». Que signifie, qu’implique, qu’engage ce mouvement de reconnaissance de la mort ? Je partirai d’une scène de Thomas l’obscur, où l’on pourrait dire que Thomas tente en vain « d’enterrer son corps dans son corps ». Derrida était revenu sur ce passage dans son dernier texte sur Blanchot. Un passage où distinguer un nouvel élément de ce qui pourrait constituer une poétique de Blanchot.

15h30 : Jonathan DEGENÈVE (Université de Paris VII): Les explicit dans les récits de Blanchot

Jonathan Degenève est A.T.E.R. à l’Université Paris 7 – Denis Diderot où il prépare une thèse de doctorat sur la question de la fin du récit chez Blanchot, Beckett et des Forêts. Il a publié plusieurs articles sur ces auteurs ainsi que sur le cinéma. Notamment : « Vibrato et sourdine de la voix blanchotienne » (Maurice Blanchot. Récits critiques, Farrago-Léo Scheer, Tours, 2003) et « Regard et écoute confrontés » (L’analyse filmique en question, L’Harmattan, Paris, 2005). Il prépare actuellement la publication d’un numéro de la revue Textuel qui sera consacré à un colloque qu’il a organisé en mai 2004 sur « Le début de la fin ».

En s’appuyant sur corpus bio-blibliographique précis (la seconde moitié des années quarante), il s’agira de s’interroger sur le sentiment chez Blanchot en tant qu’il est ce qui permet de passer d’une chose à une autre sans qu’il y ait pour autant négation des différences. On partira d’une citation de L’Arrêt de mort – « je savais que si je ne redevenais pas sur le champ un homme emporté par un sentiment sans frein, je risquais de perdre et une vie et l’autre côté d’une vie » (p. 119) – et l’on tâchera de montrer qu’un transir est ce qui, chez Blanchot, caractérise peut-être le mieux ce qu’a de singulier cette écriture du sentiment et ce qu’il s’agisse d’amour ou d’amitié, de récits ou de critiques.

16h30 : pause-café

16h45 : Vivian LISKA (Universiteit Antwerpen): L’enchantement à deux voix. Le détournement des Sirènes chez Blanchot et Adorno

Vivian LISKA. Professeur de Littérature Allemande à l’Université d’Anvers.

Enseigne la Littérature allemande du XIXe et XXe siècle, la théorie littéraire et la rhétorique. Directeur de l’ institut d’études juives à l’université d’Anvers.

Dirige le projet « Modernism » dans la série “History of the European Literatures” de l’Association Internationale de Littérature Comparée. 

Principales publications: Die Nacht der Hymnen.  Paul Celans Gedichte 1938-1944 (1993), Die Dichterin und das schelmische Erhabene. Else Lasker-Schülers Die Nächte Tino von Bagdads  (1997); ‘Die Moderne – Ein Weib’.  Am Beispiel von Romanen Ricarda Huchs und Annette Kolbs (2000).  Articles sur Nietzsche, Kafka, Benjamin, Arendt, Adorno, Blanchot, Celan, Kofman, la littérature allemande moderniste et contemporaine. Son étude intitulée « When Kafka says ‘We’  paraîtra en 2005-2006 chez Indiana University Press.

Malgré tout ce qui sépa­rait Maurice Blanchot et Theodor W. Adorno sur le plan du parcours personnel, de la tradition intellectuelle et de la position idéologique, ils développèrent leur œuvre théorique autour d’un corpus similaire. Bien qu’ils soient devenus des figures clés dans l’élaboration de paradigmes théoriques que l’on considère souvent comme incompatibles, leurs réflexions sur la littérature, sur ses relations avec le monde et avec l’ensemble de la culture, se rencon­trent en de nombreux points. Les textes critiques des deux auteurs révèlent des continuités et des différences entre, d’une part, leurs conceptions générales concernant l’articulation de la littérature et de la réalité, d’autre part leurs prises de position sur la littérature « après Auschwitz ». En reconstituant et en juxtaposant ces thématiques dans l’œuvre de chacun, à travers leurs lectures respectives d’un épisode de L’Odyssée d’Homère, on peut imaginer entre eux un « entretien infini » potentiel qui révèlerait à la fois la proximité de leurs positions respectives et le défi qu’elles constituent l’une pour l’autre.
 

Jeudi 17 mars

Matinée

Président de séance : Costantino MAEDER (U.C.L.)

9h00 : Koenraad GELDOF  (K.U.L.) : L’intellectuel entre l’histoire et la fiction : une comparaison entre Blanchot et Bourdieu

10h00 : Christophe HALSBERGHE (Hogeschool Gent) : De plus beaux jours en perspective : Blanchot lecteur de Proust

Ancien étudiant de l’Université de Louvain (KUL) et de l’Université Paris-VII (Denis Diderot), Christophe Halsberghe est rattaché au Département des Traducteurs et Interprètes de l’École Supérieure de Gand (Hogeschool Gent). Il soutient en juin prochain une thèse de doctorat sur le sacré et l’écriture au vingtième siècle français. Ses publications portent sur Céline, Bataille, Blanchot et Sartre, ainsi que Pierre Mertens.

L’intervention vise à démontrer l’évolution chez Blanchot d’une conception immédiate du sacré à une qui passerait par l’écriture. Cette évolution, qui se situe au tournant de l’année 1937, nous paraît être l’effet retardé d’une lecture de Proust faite en 1922, lors du séjour de l’auteur à Strasbourg. Il s’agirait de mesurer les implications aux niveaux politique et littéraire de cette insertion du symbolique dans le discours blanchotien.

11h00 : pause-café

11h15 : Cécile HAYEZ (HENaC) : Blanchot dans les parages de Ponge

Cécile Hayez, licenciée en philologie romane, diplômée en philosophie, docteur en philosophie et lettres, a été aspirante puis chargée de recherches du Fonds national de la recherche scientifique à l’Université catholique de Louvain. Elle a consacré sa thèse de doctorat à l’œuvre Francis Ponge (Prose sur le nom de Ponge, Septentrion, 2000). Elle a publié de nombreux articles et a été Professeur invité au Département d’études romanes de l’Université de Stuttgart. Elle enseigne actuellement le français à la Haute Ecole Namuroise Catholique. Elle a dirigé avec Michel Lisse le collectif Apparitions de l’auteur (Peter Lang, 2005).

A paraître : Le contretemporain poétique (Galilée, 2006), actes du colloque international organisé à Louvain-la-Neuve, du 09 au 11 octobre 2003 et Génération cannabis. Paroles de jeunes (Labor, 2005).

12h15 repas

Après-midi

Présidente de séance : Geneviève FABRY (U.C.L.)

14h00 : Michael HOLLAND (Oxford University) : Accuser le coup : écriture et violence dans la fiction de Blanchot

15h00 : Arthur COOLS (Universiteit Antwerpen) : La mort et la singularité dans Thomas l’obscur

Arthur Cools est assistant de recherche au Département de Philosophie de l’Université d’Anvers. Sa thèse, défendue en 2003 à l’Institut supérieur de Philosophie à Leuven, porte sur un profond différend entre Maurice Blanchot et Emmanuel Lévinas qui s’articule en termes de langage et de subjectivité.

L’argumentation se construit à partir d’une confrontation entre la scène dite « primitive » telle qu’elle est mentionnée par Blanchot dans L’écriture du désastre et une autre scène, tout autant à considérer comme « primitive », qui se trouve au début de l’œuvre dans la première version de Thomas l’Obscur. Il est possible de montrer une analogie étonnante entre les deux scènes. C’est le sens même de « scène primitive » et son rapport à l’écriture qui est cherché dans cette confrontation. Blanchot lui-même était réticent à employer ce terme. La notion de scène primitive suscite en effet l’idée d’un événement singularisant une subjectivité, qui se soustrait à l’expérience de l’écriture tout en étant en quelque sorte à « l’origine » de l’exigence qui s’accomplit dans l’écriture. L’on peut toutefois se demander si ce qui reste à penser dans l’écart entre les deux scènes ne jette pas aussi une autre lumière sur l’approche blanchotienne de l’écriture.

16h00 : pause-café

16h15 : David MARTENS (U.C.L.) : Comment (ne pas) nommer ? Sur le nom dans les essais critiques de Blanchot

David Martens est titulaired’un diplôme de langues et littératures romanes à l’UCL, avec un mémoire sur le rêve chez Huysmans, auteur sur lequel il a publié des articles. Il a effectué un DEC (Diplôme d’études complémentaires) en philosophie, également à l’UCL. Enfin, il fait partie de l’Action de Recherche Concertée « Héroïsation et questionnement identitaire en Occident », dans le cadre de laquelle il réalise une thèse de doctorat consacrée à Blaise Cendrars. Il a rédigé plusieurs articles sur Cendrars, qui sont à paraître.

L’interrogation sur la nomination est au cœur des essais de Blanchot. Il s’agira d’étudier, à la lumière de la conception du nom développée dans « La Littérature et le droit à la mort », le travail d’écriture des noms propres dans les essais critiques – particulièrement L’Espace littéraire et Le Livre à venir -, notamment en termes de signature. Ce parcours conduira à souligner le caractère paradoxal, à cet égard, de la singularité de l’écriture blanchotienne.

Vendredi 18 mars

Matinée

Président de séance : Jean-Louis DUFAYS (U.C.L.)

9h00 : Jean-Luc LANNOY (Marie Haps) : Voir, c’est peut-être oublier de parler

Juriste et philosophe (thèse sur Levinas et Merleau-Ponty), Jean-Luc Lannoy est chargé de cours à l’ILMH (département des traducteurs et interprètes) à Bruxelles. Ses publications portent sur Levinas, la phénoménologie existentielle et sur Blanchot.

« « Qui parle ? » disait-elle. «Qui parle donc ? » Elle avait le sentiment d’une erreur qu’elle ne parvenait pas à situer ». Les récits de Blanchot reposent notamment sur la mise en jeu, en quelque façon initiale, d’un écart entre la spatialisation perceptive et l’espacement de la parole par lequel le sens et la teneur de « l’expérience » en viennent, « peu à peu quoique aussitôt », à se modifier radicalement. Ce rapport d’incompossibilité entre la dynamique perceptive et l’espace d’altérité et d’étrangeté au sein duquel se produit la parole errante, Blanchot le ressaisit notamment dans deux brèves propositions où s’entend le double versant de la différence entre voir et dire. La première, « Parler, ce n’est pas voir », introduit à l’un des entretiens, à deux voix, les plus denses et les plus abrupts de L’entretien infini ; la seconde, « Voir, oublier de parler », diffuse sa clarté sensible dans L’attente l’oubli. Evasion, discrètement évoquée par Blanchot, hors de l’espace clos de la parole? Ligne d‘échappement qui fraye une voie au-delà de l’éternel retour de la dissimulation ? C’est essentiellement ce second versant de la différence entre voir et dire que les réflexions proposées ici voudraient interroger.

10h00 : Eric HOPPENOT (IUFM de Paris) : Qui témoignera pour le témoin ? Une lecture du Dernier homme

Enseignant à l’IUFM de Paris

Auteur de plusieurs articles et communications en France et à l’étranger sur Blanchot et sur la littérature contemporaine, dernièrement Chamoiseau et Guyotat. Dernier article publié, « Des mots à la pierre. Rodin, et les écrivains français », article paru en octobre 2004 à l’occasion d’une exposition Rodin en Italie.

S’intéresse au rapport entre la littérature et l’image  ainsi qu’à la question de l’illisible.

Fera paraître fin 2005 un livre sur Blanchot et la question de l’image dont le titre est : En proie aux images.

Directeur de la collection Compagnie de Maurice Blanchot, dont le premier numéro était consacré à  L’œuvre du Féminin dans l’écriture de Maurice Blanchot, le second numéro, L’Epreuve du Temps paraîtra cet automne 2005. La collection publiera prochainement deux ouvrages supplémentaires consacrés à Blanchot, L’Ecriture postérieure, d’Elie Ayache et 59 lettres de Pierre Madaule.

Il s’agira de faire face à une aporie que met en scène le récit Le dernier homme. Nous nous interrogerons particulièrement sur la première partie du récit en nous demandant quel est le rôle du narrateur qui assiste le dernier homme, dans ce qui semble être ses derniers jours, de quoi témoigne-t-il alors même que dès l’ouverture du livre, il déclare que « cette histoire était sans témoin » (p. 22). Cette aporie sera de nouveau évoquée dans le texte que Blanchot consacrera, quinze à plus tard à Paul Celan, on peut lire dès l’ouverture : « toujours nous nous choisissons un compagnon : non pour nous, mais pour quelque chose en nous, hors de nous, qui a besoin que nous manquions à nous-mêmes pour passer la ligne que nous n’atteindrons pas. Compagnon par avance perdu, la perte même qui est désormais à notre place. Où chercher le témoin pour lequel il n’est pas de témoin ? » (Le dernier à parler, p.9). Notre hypothèse est d’envisager Le dernier homme  comme une sorte de mise en abyme de la lecture ou en tout cas une œuvre qui interroge l’expérience de la lecture, le lecteur devenant à son tour témoin. La question devient donc comment témoigner d’un témoignage ? Y-a-t-il un lieu qui puisse entendre une telle lecture et comment en rendre compte ?

11h00 : pause-café

11h15 : Leslie HILL (University of Warwick) : D’un titre l’autre : Le pas au-delà

Leslie Hill est Professor of French Studies à l’Université de Warwick (en Angleterre), et auteur de livres consacrés à Beckett et à Duras et notamment de deux ouvrages sur Blanchot (Blanchot: Extreme Contemporary [1997], Bataille, Klossowski, Blanchot: Writing at the Limit [2001]).  Il prépare actuellement un livre sur l’écriture fragmentaire chez Blanchot et un livre sur la problématique du neutre dans la critique littéraire (Blanchot, Barthes, Derrida…).

Il s’agira d’aborder la question du titre du Pas au-delà de 1973 en étudiant dans l’ouvrage même de Blanchot les diverses occurrences de la phrase: le pas au-delà.

12h15 : clôture du colloque

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