Espace Maurice Blanchot

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2003

« Les actes du jour » | Leslie Hill

Version longue d’un texte publié initialement dans Le Magazine Littéraire (octobre 2003).

 L’écriture, dit Blanchot, cela se passait « la nuit ».[1]  A côté, il y a donc eu le jour, avec sa folie, et ce que Blanchot a pu appeler les actes du jour, c’est-à-dire « les paroles quotidiennes, l’écriture quotidienne, des affirmations, des valeurs, des habitudes, rien qui comptât et pourtant quelque chose qu’il fallait confusément appeler la vie. »

      Toujours est-il que cette vie journalière, journalistique, a joué un rôle essentiel dans la pensée de l’écrivain, ne serait-ce sous la forme d’un engagement politique dont au cours des années le sens a évolué, mais dont la nécessité relevait, disait-il, d’ « une certaine passion ».

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Levinas, Blanchot : une proximité distante | Thomas Regnier

(Une version initiale de cet article a paru dans le dossier du Magazine littéraire consacré, en avril 2003, à Emmanuel Levinas)

Souvenirs d’une rencontre en 1923 alors que Levinas débute des études de philosophie à Strasbourg. Levinas, interrogé  en 1987 par François Poirié, évoque ainsi le jeune Blanchot : « Je ne peux pas le décrire. J’ai eu d’emblée l’impression d’une grande intelligence, d’une pensée se donnant comme une aristocratie, très éloigné de moi à cette époque-là, il était monarchiste, mais nous eûmes très vite accès l’un à l’autre (1). » Dans une lettre à la rédaction d’Exercices de la patience datée du 11 février 1980, Blanchot commentait lui aussi ce moment : « Je voudrais dire, sans emphase, que la rencontre d’Emmanuel Levinas, alors que j’étais étudiant à L’Université de Strasbourg, a été cette rencontre heureuse qui éclaire une vie dans ce qu’elle a de plus sombre (2). »

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L’ordre du jour | Didier Cahen

(Petite présentation de la matinée du samedi du grand colloque Blanchot en mars 2003 à Paris)

Samedi matin . Depuis 3 jours Blanchot posé, dé-composé, apposé x fois déjà, Blanchot la poésie, Blanchot le théâtre, les arts, Blanchot la théorie littéraire, la politique, la traduction  etc .etc. comme si son nom était si transparent qu’il faille en définir à tout moment l’ approche !
Ce matin donc une double  définition pour notre  sujet comme  dit le programme du colloque : Blanchot, récit de la pensée, pensée du récit. Sous le tour de rhétorique – ou son détour : pensée, récit inscrits dans le porte-à-faux d’une improbable symétrie – voici une bonne façon d’unir les  témoignages, de  dire la vérité, oui toute la vérité et rien que la vérité. Tout laisse penser, de fait, que les intervenants de cette demi-journée parleront d’une seule voix pour témoigner d’une vérité unique, unique mais éclatée.
Je pense d’abord à ces trois lecteurs d’exception, dont l’exception a croisé, un jour ou l’autre, la singularité de Blanchot. M. Holland, P. Madaule, C. Bident vous avez chacun à votre façon ouvert des  chemins pour la lecture de Maurice Blanchot, et de cela il faut déjà vous remercier.

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