Mort en 2003, Maurice Blanchot a laissé une œuvre composée de treize romans et récits, vingt essais critiques et philosophiques, plusieurs opuscules à résonance autobiographique et politique. Il avait également publié des centaines d’articles littéraires et politiques qu’il n’avait pas rassemblés de son vivant dans des recueils ; plusieurs volumes ont paru ces vingt dernières années. Reste la question des archives. Si quelques échanges épistolaires ont été rendus publics, l’ensemble de la correspondance reste aujourd’hui secret. Il ne semble pas y avoir à proprement parler d’inédits, même si l’écrivain avait élaboré des travaux dont on ne sait quelle était la destination ; c’est ainsi qu’a pu paraître, en 2019, Traduire Kafka, un ensemble de traductions du Journal et de la correspondance de Kafka. Enfin, il y a les manuscrits et tapuscrits, dont la plupart permettent de mesurer l’évolution d’un texte et d’en analyser, à deux ou plusieurs stades, les variations. Enfin ? Non, car il est encore un cas très spécial, celui du premier roman et de ses versions successives.