Espace Maurice Blanchot

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Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE DES TEXTES DE MAURICE BLANCHOT

Ce travail se situe dans le prolongement d’au moins trois tentatives bibliographiques antérieures, celles de Mike Holland dans la revue Gramma, 3-4 et 5 (1976), de Leslie Hill dans Blanchot : Extreme Contemporary (Routledge, 1997), et de Christophe Bident dans Maurice Blanchot : partenaire invisible (Champ Vallon, 1998), auxquelles vient donc s’ajouter la présente qui, au fur et à mesure de sa mise à jour régulière, se voudrait à terme définitive. 

L’ensemble de l’œuvre de Blanchot, on le sait, est de mieux en mieux connu aujourd’hui sous ses multiples aspects. Ce qui ne veut pas dire pour autant que tous les textes de l’écrivain soient exhaustivement répertoriés. Manque entre autres, par exemple, la liste intégrale des articles de Blanchot parus dans le journal Le Rempart (avril-décembre 1933), la collection disponible à la BNF, ainsi que celle, plus lacunaire encore, conservée à la Bibliothèque « La Contemporaine » de l’Université Paris-Nanterre, s’avérant malheureusement incomplète. D’autres papiers du Rempart, non répertoriés ici, mais résumés partiellement dans la revue de presse de divers quotidiens de l’époque (dont le Journal des débats, L’Action française, ou d‘autres publications contemporaines), sont encore à retrouver dans leur intégralité. Se pose aussi la question épineuse des textes anonymes ou non signés : on sait que tout au long de sa carrière de journaliste, en tant que rédacteur au Rempart, au Journal des débats, et à Aux écoutes, Blanchot est selon toute vraisemblance l’auteur de quelques milliers d’éditoriaux ou d’articles d’opinion qui, comme le veut la convention, ne sont pas revendiqués en son nom propre, et qu’il est donc quasiment impossible de lui attribuer sans reste. 

Rappelons toutefois que pour trois numéros d’Aux écoutes, entre le 15 juin et le 27 juillet 1940, le fondateur et directeur historique, Paul Lévy, étant désormais en fuite, recherché par la Gestapo (la revue était depuis longtemps interdite en Allemagne nazie), c’est le nom de Blanchot qui y figure comme directeurde l’hebdomadaire, et qu’on pourra ainsi le considérer comme étant responsable de ce qui s’y publie, même si, sous l’Occupation qui commence et la censure que celle-ci impose, l’étendue de cette autorité éditoriale reste peu certaine, question qui n’est guère éclaircie pour le lecteur n’ayant pas accès aux archives par la décision de David Uhrig d’écarter de son édition des Chroniques politiques des années trente (voir plus loin), pour des raisons qui lui appartiennent (mais qui font preuve d’une grande ignorance concernant l’orientation politique de la revue de Lévy), à part les trois brefs avis « à nos lecteurs » non signés (reproduits p. 481-485), la quasi-totalité des textes eux aussi non signés, parfois censurés, parus dans ces trois numéros.

Existe par ailleurs le problème inverse. Car si les articles de Blanchot dans les journaux de l’époque sont signés pour la plupart soit de son nom propre, soit de l’abréviation : M.Bl, on n’en rencontre pas moins, surtout dans les Débats, bon nombre de textes signés : M.B. Ces articles, faut-il les attribuer à Blanchot ou à un (ou plusieurs) autre(s) journaliste(s) portant les même initiales ? En attendant l’analyse détaillée qui seule permettrait éventuellement de trancher, nous ne retenons pour l’instant que les textes dont on puisse affirmer avec une relative certitude qu’ils ont en effet été rédigés par Blanchot. Là aussi une certaine prudence s’impose : le 2 mars 1998 Blanchot faisait répondre par Monique Antelme à l’universitaire américaine Deborah Hess qu’un certain nombre de textes parus en 1937 dans L’Insurgé (notamment : « De la révolution à la littérature » ; « Réquisitoire contre la France » ; « M. Delbos paiera » ; « Il ne suffit pas de dire : ni Berlin, ni Moscou ») soit « ne sont pas tous écrits par lui », soit « ont été modifiés, sans le consulter », liste à laquelle on pourra sans doute ajouter les articles : « Après le coup de force germanique », paru dans Combat en avril 1936, ou encore : « Le Terrorisme, méthode de salut public », publié dans la même revue en juillet 1936, qui tous les deux contiennent des passages à consonance antisémite difficilement conciliables avec la pensée de l’écrivain de l’époque, et dont Leslie Hill dans son livre Blanchot politique : sur une réflexion jamais interrompue (aux éditions Furor de Genève, 2020) a pu montrer qu’eux non plus n’ont pas été rédigés entièrement par Blanchot, mais selon toute vraisemblance ont été modifiés sans son accord par d’autres collaborateurs de la revue. 

De par sa nature même provisoire, le travail bibliographique dont nous faisons état ici relève aussi d’un important travail collectif. Ont déjà apporté références, précisions, ou encore vérifications indispensables (selon l’ordre alphabétique) : Christophe Bident, Dario Borso, Marco Della Greca, Jean-François Hamel, Kevin Hart, Leslie Hill, Mike Holland, Laura Marin, Ginette Michaud, Hannes Opelz, Parham Shahrjerdi : qu’ils en soient remerciés ; et nous invitons de même tous les usagers de cet espace Maurice Blanchot — chercheurs, étudiants, lecteurs, ou simples particuliers — à bien vouloir collaborer à leur tour en faisant parvenir au comité de direction toute correction ou information supplémentaire éventuelles. 

Signalons en tout cas que la collection du Journal des débats (1814-1944) déposée à la BNF est désormais accessible en ligne : https://tinyurl.com/ytky9bky. Signalons de même que tous les numéros d’Aux écoutes depuis le 26 mai 1918 jusqu’au 28 décembre 1935 sont également disponibles aux chercheurs, moyennant un abonnement (actuellement 9.75 € par mois), au site RetroNews de la BnF : https://tinyurl.com/me4bwtzj. Précisons enfin que le catalogue des archives de Blanchot conservées à la Bibliothèque Houghton de l’Université de Harvard est lui aussi désormais disponible en ligne : https://tinyurl.com/4eufdeyz.

Pour ce qui est de la présente bibliographie, celle-ci mentionne :

  • dans l’ordre chronologique, tous les ouvrages ou recueils publiés du vivant de Blanchot ; 
  • dans l’ordre chronologique, tous les recueils posthumes rassemblant des textes dans la majeure partie publiés par Blanchot, mais non repris par lui ;
  • dans l’ordre chronologique de leur parution, toutes les publications qui reprennent des manuscrits, avant-textes, textes préparatoires, épreuves, correspondances, ou autres documents inédits retrouvés dans les archives personnelles de l’écrivain ; 
  • dans l’ordre chronologique, tous les articles de journaux ou de revues, contributions à ouvrages ou manifestes collectifs, préfaces, postfaces, lettres ouvertes, tracts, ou fragments narratifs signés par Blanchot ou que l’on peut avec une relative certitude lui attribuer ;
  • dans l’ordre alphabétique des destinataires, les correspondances personnelles ou privées qui ont été publiées jusqu’ici ; 
  • dans l’ordre chronologique, les déclarations collectives auxquelles Blanchot a apporté sa signature.

Lorsque les textes publiés en périodiques sont repris en volume, ils sont suivis de deux références : le code d’initiales qui renvoie au titre de l’ouvrage (code établi dans la liste des livres publiés), et la pagination dans l’édition originale ou, parfois, celle devenue plus courante (c’est le cas notamment des trois titres repris dans la collection Folio essais : L’Espace littéraire, Le Livre à venir, et Une voix venue d’ailleurs [recueil de 2002]). Ces textes, Blanchot ne manque pas de les remanier plus ou moins sensiblement, à commencer par leurs titres, dont nous donnons les variantes. Il arrive aussi qu’il ne les reprenne que partiellement, ou qu’il les associe à d’autres, déjà écrits ou inédits. Certains livres ont été repris dans d’autres collections ou sous d’autres formats. Nous l’indiquons alors par la mention « rééd ».

Sauf indication contraire, le lieu d’édition est Paris.