Espace Maurice Blanchot

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2006

De Zarader à Blanchot | Thomas Regnier

Deux ans à peine séparent le moment présent du temps où, dans la foulée de l’écriture et de la soutenance de mon DEA, je lisais les pages denses, et cependant décevantes, de l’essai de Marlène Zarader consacré à Blanchot : L’Être et le neutre. À partir de Maurice Blanchot (Verdier, 2000). Quelques remarques préliminaires sur le titre de l’ouvrage, plus précisément sur son sous-titre. Il est bien écrit : « à partir » de Maurice Blanchot. Il s’agirait, par conséquent, dans le corps de l’essai, de réfléchir sur tout ce que l’œuvre de Blanchot donnerait à penser sur ces deux termes – l’être, le neutre – et sur leur éventuel antagonisme. L’être : l’objet de prédilection de la philosophie (à quoi la philosophie réfléchit-elle sinon à l’être ?) ; le neutre : ce qui, appelé aussi principe de contradiction, inquiète, remet en question la fameuse tautologie (l’être est, le non-être n’est pas). D’un côté la philosophie, le logos, le clarté du concept ; de l’autre la littérature, le hors-concept, l’« obscurité » de ce que Blanchot appelle « la parole d’écriture ».

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Écrire, et après ? | Christophe Bident

Roger Laporte, Lettre à personne, Lignes & Manifestes, 2006.

Pour Roger Laporte, sous la direction de François Dominique, Lignes & Manifestes, 2006.

Cette Lettre à personne affiche pourtant deux lecteurs : Philippe Lacoue-Labarthe, auteur de la préface, Maurice Blanchot, auteur de la postface. Elle en masque un troisième, qu’elle ne dévoile qu’en dernière ligne, Claude Royet-Journoud, à l’origine du titre. Elle résonne aujourd’hui d’outre-tombe : c’en est la deuxième publication (elle fut éditée chez Plon en 1989), la première après la mort d’un auteur (le 24 avril 2001) qui avait déjà mis fin à son œuvre (le 24 février 1982) lorsqu’il entreprit de l’écrire (le 24 décembre 1982). Voici donc la lettre spectrale du spectre de l’écrivain qui, lorsqu’il décida une première fois de la publier, prit la précaution de s’entourer de deux, voire de trois amis. Une précaution qui l’élève et l’obsède, le protège et lui donne crédit.
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