Espace Maurice Blanchot

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2015

Les archives de Maurice Blanchot

L’intégralité des archives de Maurice Blanchot qui se trouvait dans sa maison du Mesnil Saint-Denis, où il résida durant les quarante dernières années de sa vie, est désormais déposée à la bibliothèque universitaire de Harvard. Intégralité : on y trouve aussi bien des manuscrits que des correspondances et des bulletins de santé. Si le cheminement de ces archives est encore flou, on doit à la persévérance et aux moyens de Harvard que ces archives n’aient pas été dispersées, perdues ou brûlées. On rappellera ici que Harvard avait déjà acheté il y a quelques années le tapuscrit intégral, corrigé de la main de Blanchot, de L’Entretien infini.
Mieux : ces archives sont librement accessibles à tout chercheur.
On peut s’interroger sur l’indécence de cette vente intégrale et de cette mise à disposition de documents à caractère privé, que certains auteurs n’auraient certainement pas souhaité voir ainsi communiqués. On peut aussi se demander ce qui va advenir de la collection ouverte aux éditions Kimé intitulées “Archives Maurice Blanchot”. On peut encore plaider pour la constitution d’un comité scientifique international qui pourrait organiser une publication cohérente et informée.
Mais il faut évidemment se réjouir que ces archives soient désormais accessibles aux chercheurs, aux curieux, aux passionnés de cette œuvre. Le partenaire y perdra quelques zones d’invisibilité… sans que l’œuvre cesse de ménager son secret.

N’en déplaise | Michael Holland | À propos de Lignes, n°43

« N’en déplaise. (Pour une pensée conséquente) »
Michael Holland
A propos de Lignes, n°43, mars 2014, « Les Politiques de Maurice Blanchot 1930-1993 », 240 pages :

[…] Quand on se retourne vers l’utilisation qui est faite du terme fascisme dans ces analyses, le basculement dans la morale est encore plus abrupt. M. Surya ne s’y attarde pas longtemps, étant plus intéressé, on l’a vu, par l’équivalence qu’il perçoit entre l’adhésion de Heidegger au national-socialisme et celle de Blanchot à ce qu’il dénomme « le nationalisme fascisant français » (p. 21). Et en conclusion de son étude il se sert d’une autre équivalence pour reléguer la question du fascisme au second plan : « Si on se demande en effet en quel sens et combien Blanchot fut ou ne fut pas fasciste, ce qu’il ne prétendit d’ailleurs pas, dans les années 1930, on ne se demande pas encore assez en quel sens et combien il fut ou ne fut pas communiste » (p. 60). Ainsi, s’il peut dénicher « une phrase […] incontestablement fasciste » (p. 38) dans un des textes de L’Insurgé, il affirme que « la question de savoir si Blanchot fut ou non “fasciste”, ou s’il fut  “seulement” d’extrême-droite semble du coup superflue » (p. 38).

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